42 lycéennes et lycéens de Corse, Occitanie, Pays Basque, Alsace et Bretagne feront le déplacement à Paris ce mercredi 7 février.
Elles et ils vous donnent d’abord rendez-vous pour un rassemblement revendicatif de 12h à 13h devant le Ministère de de l’Éducation Nationale (Rendez-Vous : angle rue de Saint-Simon / rue de Grenelle).
Le rassemblement sera l’occasion d’entendre des prises de parole des lycéennes et lycéens, qui auront l’occasion d’exposer leurs revendications à travers une action symbolique mettant en scène une classe bâillonnée.
Ce rassemblement se déroulera avant l’audition de six lycéens et lycéennes par les députés membres du groupe d’études “Langues et Cultures Régionales” à l’Assemblée nationale le mercredi 7 février de 13 h à 14 h.
Ces 4 lycéennes et 2 lycéens représenteront chacun un territoire de France où une langue minorisée est toujours parlée.
Ces lycéennes et lycéens demandent à l’État de garantir un réel statut pour leurs langues, afin qu’elles puissent demeurer vivantes et sortir de la précarité dans laquelle l’État les a installées au fil des décennies.
La loi dite “Molac” relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion a été définitivement votée le 8 avril 2021 par une majorité de 247 députés contre 76.
Le collectif “Pour Que Vivent Nos Langues” salue cette évolution législative bienvenue. Toutefois, nous déplorons que la situation des langues minoritaires en France reste malgré tout préoccupante.
Les moyens alloués par l’État pour l’enseignement de nos langues restent dérisoires au regard des nécessités. Nous ne pouvons par ailleurs plus supporter que la liberté de choix des prénoms soit à géométrie variable : comment expliquer aujourd’hui que des prénoms comme Iñaki ou Fañch sont toujours interdits sur le sol français1 ?
Nous considérons que nos langues et nos cultures sont gravement lésées par la décision très contestable et contestée du conseil constitutionnel du 21 mai 2021. Cette position est partagée par trois rapporteurs spéciaux du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Leurs commentaires et suggestions adressés à la France le 31 mai 2022 n’ont à ce jour pas reçu de réponse de la part de l’État.
La jeunesse de France se mobilise donc pour défendre ses langues : les lycéens qui apprennent une langue minoritaire souhaitent ainsi interpeller les députés afin de réclamer une évolution de l’article 2 de la Constitution française qui instaure à ce jour la langue française comme unique langue de la République.
1 Refus récent de la part du Ministère public contre le choix de prénoms de deux familles ayant décidé de prénommer leur enfant “Fañch” : dans le Morbihan en septembre 2023 et dans le Maine-et-Loire en janvier 2024.